Objectif 10. D’ici 2020, les niveaux de pollution dans les eaux ​canadiennes, y compris la pollution provenant d’un excès d’éléments nutritifs, sont réduits ou maintenus à des niveaux qui permettent des écosystèmes aquatiques sains.

À propos de l’objectif

La qualité de l’eau est essentielle aux lacs, rivières et écosystèmes marins sains. De l’eau propre offre un habitat essentiel aux plantes et aux animaux aquatiques, est cruciale pour la survie des humains, et sert à de nombreuses fins commerciales et industrielles. De plus, elle est au cœur de nombreuses activités récréatives.

Les polluants pénètrent dans les plans d’eau de différentes façons : rejets industriels et municipaux, ruissellement, déversements et dépôts de polluants atmosphériques. En outre, certains éléments nutritifs qui sont importants pour la santé des écosystèmes aquatiques peuvent devenir des polluants à des concentrations élevées. Par exemple, lorsqu’on ajoute trop de nitrates et de phosphates à un système aquatique, les plantes aquatiques et les algues peuvent se développer de manière excessive, ce qui entraîne une prolifération d’algues.

La pollution de l’eau menace la santé de nombreuses espèces sauvages et nuit à l’intégrité et à la résilience globales des écosystèmes. Il est nécessaire de prendre des mesures pour réduire la pollution des eaux canadiennes afin de soutenir la biodiversité aquatique, de protéger les ressources en eau du Canada et de garantir que les services écosystémiques essentiels dont dépendent les gens, comme l’eau propre, demeurent disponibles partout au pays.

L’objectif 10 du Canada est liée à l’objectif d'Aichi mondial suivant dans le cadre du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique :

  • Aichi Objectif 8 - D’ici à 2020, la pollution causée notamment par l’excès d’éléments nutritifs aura été ramenée à des niveaux qui ne sont pas défavorables à la fonction écosystémique et à la diversité biologique.

Évaluation finale de 2020

Pour la période de 2018 à 2020, la qualité de l’eau des cours d’eau canadiens était cotée de satisfaisante à excellente dans 83 % des sites surveillés. Toutefois, lorsque la qualité de l’eau a changé entre 2002 et 2020, le nombre de sites (30 %) qui se sont détériorés était plus élevé que le nombre de sites qui s’étaient améliorés (10 %). La pollution par les éléments nutritifs reste un problème permanent dans les principaux bassins versants du Canada. Pour la période de 2017 à 2019, les niveaux de phosphore et d’azote ont dépassé les recommandations pour la qualité de l’eau dans la plupart des stations de surveillance du fleuve Saint-Laurent. En 2020, la charge de phosphore dans le lac Érié qui provenait de toutes les sources au Canada et aux États-Unis (9 336 tonnes) était relativement moyenne par rapport aux 12 dernières années. En 2019, les concentrations de phosphore étaient trop élevées dans les eaux au large des côtes du lac Érié. Bien que les concentrations moyennes dans les eaux au large du lac Ontario, du lac Huron et de la baie Georgienne aient été jugées faibles en 2020 (figure 11), de nombreuses zones côtières critiques connaissent des problèmes d’algues nuisibles en raison de concentrations excessives d’éléments nutritifs[i]. Pour les eaux côtières marines, la proportion de la zone d’exploitation des mollusques et crustacés classée comme approuvée ou conditionnellement approuvée pour la récolte destinée à la consommation humaine est une mesure partielle de la qualité et celle-ci est restée constante ces dernières années.

L’objectif n’a pas été atteint étant donné que les principaux bassins régionaux ne montrent aucune amélioration considérable en ce qui concerne la pollution par les éléments nutritifs. Les évaluations globales de la qualité de l’eau ne montrent pas une forte amélioration et il pourrait y avoir une détérioration nette globale de la qualité de l’eau. Les rejets de substances nocives, notamment de matières plastiques, restent préoccupants.

Des progrès ont été réalisés dans certains domaines et de nouvelles initiatives voient le jour (voir Mesures de contribution). Cette question touche à de nombreux aspects de l’activité humaine et de l’environnement, tels que les pratiques agricoles, la protection des sources d’eau, la conservation des milieux humides, les activités de l’industrie extractive et les rejets dans l’environnement de matières plastiques et d’autres produits. Un travail extrêmement vaste et transversal sera nécessaire pour faire des améliorations et accélérer les progrès.

[i] Environment et Changement climatique Canada et Environmental Protection Agency des É.-U. État des Grands Lacs 2019 : faits saillants, 2020. Accessible à l’adresse : https://binational.net/wp-content/uploads/2020/05/FR_May-4.2020-2019-SOGL.pdf (consulté le 3 mai 2022).

Mesures de contribution

L’Initiative de protection des Grands Lacs du Canada allie science et action pour faire avancer les priorités dans le bassin, notamment la prévention des algues toxiques et nuisibles dans le lac Érié. Pour contribuer à l’atteinte de cet objectif, le Canada finance depuis 2017 des projets menés par des partenaires qui mettent en œuvre des approches novatrices et des pratiques exemplaires pour réduire les rejets de phosphore et favoriser la prise en charge et l’application à grande échelle. En 2021, le gouvernement du Canada a investi plus de 3,1 millions de dollars sur trois ans dans trente‑deux nouveaux projets qui contribueront à prévenir la prolifération des algues toxiques et nuisibles, à restaurer la qualité de l’eau et la santé des écosystèmes dans les secteurs préoccupants tout en renforçant l’engagement des peuples autochtones et du public.

En juin 2019, les ministres de l’Environnement ont approuvé la phase 1 du Plan d’action pancanadien visant l’atteinte de zéro déchet de plastique, qui porte sur la conception des produits, les plastiques à usage unique, les systèmes de collecte, la capacité de recyclage et les marchés intérieurs. En juillet 2020, ils ont approuvé la phase 2 du Plan d’action pancanadien visant l’atteinte de zéro déchet de plastique, qui met l’accent sur la sensibilisation des consommateurs, les activités aquatiques, la recherche et la surveillance, le nettoyage et l’action mondiale. Ensemble, les phases 1 et 2 définissent des mesures concrètes pour maintenir les plastiques dans l’économie et hors de l’environnement. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont travaillé ensemble et avec un large éventail d’intervenants et d’intervenants pour déterminer les mesures prioritaires du plan d’action.

Environnement et Changement climatique Canada a continué d'administrer, de promouvoir le respect et d'appliquer les lois environnementales fédérales qui aident à protéger la santé des écosystèmes aquatiques, y compris les dispositions de la Loi sur les pêches en matière de prévention de la pollution et les règlements connexes.

La protection des sources d’eau est une stratégie de gestion conçue pour réduire au minimum les répercussions des activités humaines et des événements naturels sur les sources d’eau potable. Elle est étudiée par de nombreuses municipalités et communautés autochtones au Canada. L’Ontario dispose de plans locaux de protection des sources d’eau qui couvrent une zone où vit la majorité de la population. La protection des sources d’eau est un élément important de la stratégie de l’eau du Québec 2018 à 2030. D’autres provinces et territoires incluent des directives sur la protection des sources d’eau ou des lois de soutien. Certaines communautés autochtones élaborent des plans de protection des sources d’eau. En 2014, le gouvernement fédéral a préparé un guide pour l’élaboration de plans de protection des sources d’eau dans les réserves. Depuis 2017, certaines Premières Nations et l’Association canadienne du droit de l’environnement ont entrepris un projet collaboratif et communautaire pour déterminer les menaces pesant sur les sources d’eau dans les communautés autochtones le long de la rivière Thames et mettre au point des outils juridiques et une politique visant leur protection.

La protection des sources d’eau est une forme de conservation qui profite à la biodiversité et contribue aux solutions climatiques fondées sur la nature. La planification de la protection des sources d’eau est un processus qui tend à être mené à l’échelle locale, mais un soutien plus important de la part des ordres supérieurs du gouvernement, sous forme de fonds, de normes, d’expertise et d’orientations, encouragerait une adoption plus large et des contributions considérables aux objectifs de conservation du Canada.